Hiroyuki Ninomiya est né en 1932 et est décédé le 13 mars 2006. Après des études à l’Université de Tokyo, il poursuivit ses recherches à Paris, de 1960 à 1966. Il s’est intéressé à l’histoire de l’Ancien Régime en France et a travaillé d’abord sous la direction du professeur Kohachiro Takahashi. À Paris, il a suivi les séminaires de Jean Meuvret et d’Ernest Labrousse.
De retour au Japon, il a exercé une influence importante sur l’évolution de l’historiographie, par son intérêt pour les questions épistémologiques ainsi qu’en faisant connaître l’École des Annales et les historiens français dans son pays. Comme l’a écrit Pierre-François Souyri (Le Monde, 23 mars 2006) : « Il contribua par la profondeur de sa réflexion épistémologique et ses nombreuses publications à aider les historiens japonais à défricher eux-mêmes de nouveaux territoires et à produire une nouvelle manière d’écrire l’histoire, plus ouverte aux autres disciplines ».
Il a participé de longue date aux travaux du CISH, devenant d’abord membre de la Commission internationale d’histoire des mouvements sociaux, dont il sera l’un des vice-présidents. En 1995, lors du XVIIIe Congrès International des Sciences historiques de Montréal, il est élu membre du Bureau et remplit avec diligence un mandat de cinq ans, jusqu’au Congrès d’Oslo en 2000. Il a joué un rôle essentiel pour l’ouverture du CISH vers les pays d’Extrême-Orient grâce à son réseau de contacts professionnels. Les membres du Bureau qui l’ont connu se souviendront de son exquise courtoisie, de son ouverture et de ses avis judicieux.
Jean-Claude Robert